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SUREAU
Sambucus Nigra
Caprifoliacées

Arbuste de 2 à 5 mètres, ouvant aller jusqu'à 10 m.
Il est le dernier à perdre ses feuilles, et le premier à les sortir, parfois avant même d'avoir perdu toutes ses feuilles de l'année précédente.

Il fleurit vers mai-juin, en corymbes blanchâtres, ses fruits passent du vert au rouge puis au noir. Ils sont appréciés des oiseaux.

On peut le confondre avec le sureau yèble ou hièble (voulait dire "herbe" en celte). Le moyen de les différencier est que le sureau noir a les fruits orientés vers le sol, qui retombent, et le sureau hièble les a dressés vers le ciel. Et puis si on goûte une baie de chaque, pas d'hésitation !!!

Le sureau hièble est une plante herbacée, qui disparaît en hiver, et ne fait pas plus de 2 m. Sa floraison est plus tardive que celle du sureau noir : de juillet à septembre. Ses fruits sont émétiques et purgatifs.

Le sureau rouge, ou sambucus racemosa, donne des grappes de fruits rouges, utilisés comme ceux du sureau noir.

 

Au jardin, les feuilles du sureau hâtent la décomposition, à ajouter au tas de compost.
Le purin de ses feuilles éloigne les mulots et campagnols. Il se fabrique avec un kilo de feuilles fraîches pour 10 litres d'eau, laisser macérer une semaine.
La décoction de feuilles éloigne les pucerons et autres insectes, mais aussi est efficace contre la maladie des taches noires (le marsonia) et le mildiou du rosier.
Ce produit est inoffensif pour les abeilles et coccinelles.
On la prépare en faisant bouillir 1/2 heure 500 g de feuilles de sureau noir ou hièble fraîches dans 3,5 litres d'eau. Compenser l'évaporation par ajout d'eau. Se conserve bien si mis en bouteilles stérilisées.

Dans l'industrie, on utilise le jus des baies comme colorant alimentaire, à la place du jus de betteraves rouges.
Ce colorant est aussi utilisé dans les abattoirs, il sert à estampiller les carcasses.
Les fruits servent aussi à faire des confitures, tartes, sorbets, etc., les fleurs servent à confectionner limonades, vins mousseux et tisanes (recettes plus bas).

Légendes

Le sureau a inspiré de nombreuses légendes, un peu partout dans le monde.
On a retrouvé beaucoup de graines à l'occasion de fouilles archéologiques. Le sureau était déjà utilisé à l'époque pour le culte des morts.

Les celtes s'en servaient pour confectionner des flûtes magiques pour faciliter les conversations avec les morts.
Le sureau était un arbre sacré dont le bois creux abritait divinités, esprits de la forêt. Si jamais on osait couper cet arbre malgré l'interdiction, il saignait du sang des sylphides...
Dans le calendrier celtique, le sureau est le treizième arbre symbole des mois, le dernier mais aussi le premier : il est le dernier à perdre ses feuilles, et aussi le premier à les sortir. Lien entre la mort et la vie !

Le sureau ayant été sacré chez les "païens" , il devient maudit pour les chrétiens... d'autant que le sureau hièble est utilisé en sorcellerie, et qu'il n'est pas facile de le distinguer du sureau noir.

On dit que Judas s'est pendu à un sureau après sa trahison. Mais ce n'est probablement que symbolique, rappelant ce qu'il représentait chez les celtes ( le sureau était le symbole du treizième et dernier mois, et symbole de l'au-delà). Ce qui tendrait à prouver que la bible a été remaniée par des personnes de culture celte !

On dit aussi que c'était le bois utilisé pour la crucifiction. Il est toujours utilisé lors de certaines cérémonies chrétiennes.

 
Je vous livre aussi une recette du Grand Albert pour réaliser un bon bâton de voyageur (attention âmes sensibles !!!), sachant qu'en dehors de cette recette, le sureau était souvent utilisé pour cet usage grâce au fait que l'on pouvait en enlever la moëlle pour le rendre creux, et ainsi il servait de cachette pour argent et petits biens.
 
"Bâton du bon voyageur"
 

Vous cueillerez le lendemain de la Toussaint une forte branche de sureau, dont vous ferez un bâton que vous approprierez  à votre mode ; vous le crèmerez en ôtant la moëlle qui est dedans et, après avoir garni le bout d'en bas d'une virolle de fer, vous mettrez au fond du bâton les deux yeux d'un jeune loup, la langue et le coeur d'un chien, trois lézards verts, trois coeurs d'hirondelles, et que tout cela soit séché au soleil entre deux papiers, les ayant auparavant soupoudrés de salpêtre, et vous mettrez par-dessus tout cela, dans le bâton, sept feuilles de verveine cueillies la veille de Jean-Baptiste, avec une pierre de diverses couleurs que vous trouverez dans le nid de la huppe, et vous boucherez le bout du bâton avec une pomme de buis ou telle autre matière que vous voudrez, et soyez assuré que ce bâton vous garantira des périls et incommodités qui ne surviennent que trop ordinairement aux voyageurs, soit de la part des brigands, des bêtes féroces, chiens enragés et bêtes venimeuses ; il vous procurera aussi la bienveillance de ceux chez qui vous logerez." extrait de "Admirables secrets de magie du Grand et du Petit Albert"

Si vous avez besoin dans votre vie d'une baguette magique, c'est avec le bois de sureau qu'il vous faudra la confectionner. Merci de nous donner les résultats, ceci donnant lieu à une étude intéressante sur le site...

Andersen a écrit un conte nommé "la fée du sureau". Il y a de très nombreux dictons et croyances à son sujet. Si vous en connaissez, envoyez-les moi, que je les rajoute sur cette fiche !

Le sureau, qu'il soit resté associé avec les idées païennes ou avec celles de la chrétienté, tantôt sacralisé tantôt satanisé, ne laisse pas indifférent, et n'est pas touché...

Plante médicinale :

L'écorce, le fruit et la feuille sont utilisés.
Les feuilles sont les orgnanes les plus riches en acide cyanhydrique. Elles ont un goût désagréable, autant que les fleurs sont agréables !

Recherches
En 1986, la Commission E approuvait l'usage médicinal des fleurs de sureau
pour le traitement du rhume. En 1999, l'Organisation mondiale de la Santé
reconnaissait les usages traditionnels des fleurs de sureau comme
diaphorétique (qui provoque la sudation) et expectorant. Ces deux
organismes rapportaient que des essais in vitro et sur des animaux
permettaient d'établir que les fleurs avaient une action
anti-inflammatoire, diurétique et sudorifique.
 
Les résultats d'un essai à double insu avec placebo mené dans un kibboutz israélien au cours d'une épidémie de grippe ont démontré qu'un extrait de
baies de sureau (Sambucol®) était nettement supérieur au placebo pour le soulagement des symptômes de la grippe. Au bout de deux jours, 93,3 % des
sujets traités au sureau voyaient déjà un soulagement significatif de leurs symptômes, tandis qu'il a fallu attendre six jours pour que 91,7 % des
personnes du groupe placebo montrent une amélioration similaire1. Antérieurement, on avait réussi, grâce à cette préparation, à inhiber, in vitro, le
développement du virus de l'Influenza pour de nombreuses souches de types A et B1. Deux études in vitro aussi menées en Israël indiquent que cet
extrait a un effet immunostimulant2,3.
 
Une préparation fabriquée en Allemagne et comprenant des fleurs de sureau, de la gentiane, de la verveine, de la primevère et de l'oseille (Sinupret®)
  aurait donné de bons résultats dans des essais menés sur des sujets souffrant de sinusite chronique et aiguë4, mais les résultats de ces études,
menées principalement en Allemagne, ne sont pas répertoriées dans la banque de données Medline.
 
Précautions
Attention
En cas de grossesse, des auteurs recommandent la prudence sur la foi d'un essai toxicologique au cours duquel on aurait injecté de fortes doses de
sureau à des souris enceintes, ce qui aurait provoqué des avortements « spontanés ». D'autres sources font remarquer qu'il est peu probable qu'une
telle chose se produise chez des humains, les dosages recommandés étant beaucoup plus bas et la plante n'étant pas administrée par injection. Les
résultats d'une étude de pharmacovigilance ayant porté sur 762 femmes enceintes qui avaient pris durant leur grossesse une préparation renfermant,
entre autres plantes, des fleurs de sureau (Sinupret®) et qui ont donné naissance à 786 enfants n'ont pas révélé d'effet tératogène ou embryotoxique5.

 

Fleurs
En utilisation externe, la décoction de fleurs est calmante, adoucissante, émolliente.
Elle est utilisée en fumigations, collyres, lotions, etc.
Une compresse imbibée appliquée sur un oeil enflammé, un abcès, une entorse, brûlure, etc., est efficace.
La décoction à raison de 100 g par litre d'eau améliore les eczémas, l'érysipèle, voire les migraines appliquée en cataplasme.
Par voie interne l'infusion, de 20 à 50 g de fleurs par litre, est diaphorétique (favorise la transpiration). Elle est utilisisée pour combattre les rhumes, rhumatismes, inflammations.

Ecorce intérieure
Elle s'utilise de préférence fraîche, en décoction. Elle est diurétique et un peu laxative. Utilisée contre rétention d'urine, hydropisie, néphrite avec oedème, coliques néphrétiques, rhumatismes, goutte.

Au printemps jusqu'en avril ou en automne, enlever l'écorce grise, et prendre celle qui est verte juste en-dessous.
Deux poignées par litre d'eau, faire réduire de moitié, un verre à jeun le matin.

Fruits
Les baies, quel que soit leur mode de préparation, sont purgatives.
Sirop contre la toux : exprimer le jus des baies. Ajouter 1,6 kg de sucre par kilo de jus. Faire bouillir 5 mn, mettre le sirop encore chaud en bouteille.
Une cuiller à soupe 3 fois par jour calme la toux.

Pour soigner les maladies avec fièvre, les propriétés sudorifiques des baies sont bien utiles. On consommera de 4 à 8 grammes de concentré de jus (recette plus bas, le "rob") par jour. A plus forte dose, il devient purgatif.

Feuilles
Elles ont à peu près les mêmes propriétés que la seconde écorce.
Thé de l'Abbé Kneipp : couper en morceaux 6 à 8 feuilles, les faire bouillir 10 mn dans 2 tasses d'eau. Un verre chaque matin, pendant 21 jours, constitue une très bonne cure de printemps.

Alimentaire :

Ce sont uniquement les baies du sureau noir qui sont utilisées, car celles du sureau hièble sont très amères. Rappelez-vous : celle du sureau noir sont orientées vers le sol.
Il ne faut utiliser que les fruits très mûrs, ils doivent se détacher tout seuls.
Les fruits seront utilisés de préférence cuits, car crus ils sont purgatifs et vomitifs.
Il faut transformer les baies dans les 24 h après la cueillette.

Mousseux de sureau
Pour 50 l : 48 litres d'eau - 400 g de bon vinaigre - 2,5 kg de sucre - 1 kg de fleurs fraîches
Mettre eau et vinaigre dans le récipient. Dans une mousseline, mettre les fleurs et le sucre. Il faut le mettre dans le récipient en l'accrochant pour qu'il ne trempe que dans le haut du liquide. Retirer au bout de 6 jours, agiter, laisser reposer un jour. Mettre en bouteilles qui supportent la pression. La fermentation est terminée au bout de 8 jours, bouteilles placées debout.
La préparation peut se faire avec 100g de fleurs sèches, mais elles auront alors perdu les levures nécessaires à la fermentation de la boisson, qui devra être ensemencée artificiellement.

Sirop de fleurs
6 corymbes - 2 litres d'eau - 1 kg de sucre roux - 2 citrons
Faire une décoction de 5 minutes des fleurs dans de l'eau bouillante, (ou mieux : infuser à partir de l'eau bouillante pendant 24 heures, cela conserve mieux les principes actifs). Ajouter le jus et le zeste des citrons. Laisser reposer 10 mn, filtrer. Ajouter le sucre, faire bouillir 10 minutes (sous réserve de la conservation des principes actifs...), verser le sirop bouillant dans les récipients, fermer. Le sirop se conserve plusieurs mois, une fois ouvert, à garder au réfrigérateur.

Muscat : remplir le fond d'une bouteille d'environ 1 cm de fleurs fraîches, remplir avec un vin blanc moelleux, laisser macérer une bonne semaine, filtrer et consommer.

Limonade :
5 litres d'eau, 5 corymbes de fleurs sèches, un citron, 450 g de sucre, 1/2 verre de vinaigre
Diluer le sucre dans l'eau, mettre tous les ingrédients dans un récipient, protéger l'ouverture d'une étamine et mettre au soleil 3 jours, filtrer, et mettre en bouteilles supportant la pression.
Vous pouvez boire cette limonade tout de suite, mais elle s'améliore avec le temps, sans cependant se conserver plus d'un an en cave fraîche. Vous pouvez modifier cette recette, entre autres en ensemençant la cuvée suivante avec un verre de la précédente, ce qui évite le vinaigre, et donne une boisson moins acide.

FRUITS

Vous pouvez consommer directement le jus des baies, après les avoir passées à la centrifugeuse, par exemple.
Le plus agréable est de le mélanger avec d'autres jus de fruits. Attention à ne pas trop en consommer, car le jus frais est purgatif...
Vous pouvez le stériliser à 72°C pour le conserver.

Rob (concentré de jus)
Faire une courte cuisson des fruits afin de les faire éclater. Extraire le jus et filtrer. Le faire réduire à feu doux pendant plusieurs heures jusqu'à la consistance de sirop. Dès que la préparation épaissit, il faut remuer sans arrêt. Pour la conservation, on ajoute 2/3 de son poids de sucre roux.

Sirop
Courte cuisson, extraction du jus. Ajouter la moitié de son poids en sucre, faire bouillir 5 mn, écumer et filtrer.

DESSERTS

Beignets de fleurs - Crèpes de fleurs (en émondant les fleurs)

Tourte aux pommes et sureau
500g de baies - 500g de pommes - 200g de sucre - 50g de beurre - 300 g de pâte brisée
Faire cuire les pommes en tranches pendant 5 mn. Dans une tourtière beurrée, mettre les baies, les recouvrir de 100 g de sucre, puis des pommes, puis de 50 g de sucre, et la pâte par-dessus, en formant une cheminée. Soupoudrer avec le sucre restant, cuire 45 mn.

Ajouter des fleurs sèches à votre pain (environ une cuiller à soupe pour 1 kg de farine). Elles contiennent salpêtre et levures, en plus de leur goût, elles amélioreront votre pain, après les avoir réduites en poudre.

Dans le fond d'une caisse, mettre une couche de fleurs sèches, ajouter dessus une couche de pommes. Alterner les couches de fleurs et fruits.
Fermer aussi hermétiquement que possible. Laisser "mariner" pendant 2 à 3 semaines. Vos pommes prenront un parfum d'ananas.

On peut aussi préparer la moëlle à la façon d'asperges, à accommoder avec une sauce qui lui donnera son goût.

Artisanat :

On peut fabriquer toutes sortes de sifflets, flûtes, soufflets pour attiser le feu, pistolets et toutes choses qui ont besoin d'un tuyau comme les pipes, fontaines, etc.

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